La Chapelle Geneste
Autrefois, il y avait sur Saint Bonnet une importante prévôté, celle provenant de la Chapelle Geneste. L’abbaye de Tulle possédait là quelques biens provenant de plusieurs donations.
Archambaud III, Vicomte de Comborn donna vers 1070, aux moines de l’abbaye de Saint Martin de Tulle 5 manses (terres) : sur la 1ère manse fut édifiée la chapelle que l’on nomma Geneste (dédiée à Ste Marie et Saint Jean Baptiste ) . Tous ceux qui pouvaient avoir des droits sur ces terres en firent l’abandon moyennant certaines conditions : le curé de l’église de Saint Bonnet, Archambaud, abandonnait tous ses droits concernant les dîmes, les offrandes, les sépultures. Hugues de Peyrat, juge de cette terre abandonna aussi son droit moyennant une maison et un jardin moins la dîme sur le jardin.
L’évêque de Limoges Itier bénit le cimetière situé à côté de la chapelle au nord (en creusant, des ossements humains ont été trouvés ). Furent présents Fruin, l’abbé de Tulle, Gérald, moine, Gauzbert, archidiacre, Pierre, archiprêtre de Perpezac, Archambaud, vicomte de Comborn, Hugues de Peyrat, Baudric de Fraissinge, Albert du Pont (dons faits du temps de Louis, roi des Francs et de Guillaume, Duc d’Aquitaine). Peu de temps après, Gui de Laron, successeur d’Itier fit la consécration de l’église.
D’autres dons furent faits en 1071: 2 frères de Roffignac, Robert et Etienne, et un autre seigneur Jean de Chatras laissèrent leurs droits, puis le don de Hugues Ladent et de son fils, celui de Guy Flamenc et de sa femme.
En Mars 1086, Archambaud, donna à Saint Martin de Tulle 2 manses, son frère Bernard, une manse.
Ainsi fut constituée la prévôté de la Chapelle-Geneste, reconnue comme propriété de l’abbaye par 3 bulles pontificales :
- d’abord Urbain II confirma les possessions du monastère de Saint Martin de Tulle le 2 janvier 1096;
- le pape Pascal II, le 31 mars 1114, récumant la légitime possession du monastère, nommait la Chapelle-Geneste entre les autres terres ;
- le pape Adrien IV, le 21 septembre 1154, confirmait à son tour la possession et les privilèges.
A la date de 1283, Guy, Vicomte de Comborn, fit une donation et abandonna au chapitre de Saint
Martin de Tulle ses droits auxquels il pouvait prétendre à la Chapelle-Geneste à cause de l’hérédité de M. Archambaud, son père.
En même temps qu’on construisait la Chapelle, on édifiait deux moulins, comme le disait une Chartre du carticulaire (moulin de la Chapelle).
La Chapelle-Geneste fut une prévôté et celui qui la gouvernait, jouissait des droits curiaux tels qu’ils lui avaient conférés et aussi abandonnés par le curé de Saint Bonnet. Mais, par la suite, la prévôté fit place à une vicairie en 1197. Voici les noms des prévôts qui habitèrent la Chapelle (noms connus qu’à partir du XIVe siècle) :
1303 Pierre de Saint Médar.
1316 Bernard Juge, nommé en 1337, vicaire capitulaire après la mort du 2e évêque de Tulle Arnaud de Clermont.
1430 Jean de Lavaur.
1447 Pierre de Maumont.
1466 Matered de Lestranges.
1480 Aymard Lagier.
1502 Pierre de Leynia
1541 Léonard Pignot dit sieur prévôt de la Chapelle Geneste.
1563 Foucaud Plaisanr de Bouchiac.
1579 Léonard Maury ou Moury.
1601 Jean Maury.
Avant 1630 Pierre de Guitard.
1631 N. Vidalie.
1638 N. Senas, qui en 1643, résigna et consentit à l’union du bénéfice de la Chartreuse du Glandier.
L’ensemble de la Prévôté formait une petite seigneurie dont la juridiction s’étendait sur plusieurs paroisses notamment à la Franchie de Perpezac et à la Chanal de Sadroc (où les dons furent faits à l’abbaye de Tulle) et sur une bonne partie de Saint Pardoux l’Ortigier (Moulin de Vaujour).
Survinrent les guerres de
religion : au XVI° siècle, les huguenots qui ne cherchaient qu’à détruire les églises, s’emparèrent de la prévôté et laissèrent naturellement tomber la chapelle en ruine, mais cependant perçurent les
revenus qui pouvaient se monter à 500 livres.
Au XVII° siècle, les vénérables évêques de Tulle et de Limoges, Jean de Vaillac et François de la Fayette « considérant le pressant besoin de la Chartreuse du Glandier et pas suffisamment dotée » songèrent à réunir la prévôté de la Chapelle-Geneste sur laquelle ils avaient des droits (l’un comme évêque du territoire, l’autre en qualité de successeur des anciens abbés de Tulle) à la Chartreuse.
Par acte officiel de Mgr Vaillac, l’union fut prononcée le 17 novembre 1643. Monseigneur de la Fayette rendit un décret pour l’union sans obligation de résidence, de la Chapelle-Geneste à la Chartreuse du Glandier, le tout confirmé par lettres patentes le 1er mai 1644, enregistré au parlement de Bordeaux le 14 juillet de la même année;
Le procureur du Glandier, Dom. Jean Joyet fut chargé de négocier toute cette affaire et après des démarches fort difficiles, fût reconnu légalement comme le maître. Mais il fallait la posséder et les calvinistes qui l’occupaient n’entendaient pas la laisser. Dom. Joyet, à force de patience et de fermeté, soutenu par les seigneurs voisins, prit possession de ce qui lui appartenait.
L’église et les bâtiments de la prévôté tombèrent en ruine ; Dom. Joyet reconstruisit le tout et sut remettre chaque chose dans un état prospère.La nouvelle obédience, quoique située à 5 ou 6 lieux de la Chartreuse, était habitée d’après un usage alors en vigueur par 2 ou 3 frères sous la direction d’un religieux qui acquittait les messes de fondations chaque semaine, et surveillait les travaux. En 1679, ce fut Dom. Nicolas du Boys qui y fut envoyé avec le titre de Procureur Spécial de cette obédience.
Les Chartreux restèrent jusqu’à la révolution de 1789 possesseurs de la Chapelle-Geneste mais on l contesta leurs droits. Etienne Baluze, vers 1680, prétendit jouir des revenus, ce qui détruisit l’union faite en 1643.
Le procès fût gagné par les Chartreux, reconnus légitimes détenteurs le 6 février 1682.
Quatre années plus tard, Sieur Vidalie, prêtre, voulut changer le bénéfice simple en une paroisse. Les habitants de la chapelle et le Sieur Meschain, prêtre qui était tenu de rendre les services religieux aux dits habitants, appuyèrent cette prétention : nouveau procès devant le sénéchal d’Uzerche qui débouta Vidalie, Meschain et consorts, et donna raison aux Chartreux le 10 avril 1688.
Quelques longues années après, Vidalie, homme aux idées tenaces, essaya de détruire l’acte d’union mais se vit condamné le 17 mars 1712. Battu sans être battu, Vidalie prétendit que l’union de la prévôté à la Chartreuse était nulle de plein droit, pour vice de forme, les lettres patentes n’ayant été ni demandées, ni obtenues, ni enregistrées. C’était manifestement faux ; néanmoins les Chartreux perdirent leur cause en septembre 1717. L’année suivante, l’Ordinaire du diocèse de Tulle nomma à la prévôté de la Chapelle qui, supposant qu’elle ne dépendait point du Glandier, retourna de droit à l’évêque. Cet état de chose dura peu, car un nouvel arrêt du Parlement de Bordeaux (sept.1718) remit les Chartreux en possession de leur bénéfice.
Plus tard, en 1766, Pierre Martin, curé de St Bonnet et de Sadroc, administrateur de villages dépendants de la prévôté, suscita encore quelques embarras aux Chartreux, qui transigèrent en 1772, et finalement restèrent maîtres jusqu’en 1791.
Après la révolution, les biens la Chapelle-Geneste furent vendus.La liste des acheteurs est aux archives de la préfecture.
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